DESCRIPTION du PROJET

Winning Consortium Simandou (« WCS ») prévoit d’exploiter une mine de fer dans la préfecture de Kérouané, région de Kankan en Guinée, Afrique. Le gisement de Simandou (Figure 1) est divisé en quatre blocs exploitables, les blocs #1, #2, #3 et #4. Les blocs #1 et #2 (Figure 2) ont été attribués à WCS. WCS possède 100% de la Concession qui s’étend sur la totalité des blocs #1 et #2.

Le projet est actuellement en phase de conception, d’ingénierie et d’évaluation des impacts. La préparation de la majeure partie des travaux de construction sur les sites est prévue pour 2022.

WCS a remporté l’appel d’offres public pour développer les blocs #1 et #2 du gisement de minerai de fer de Simandou le 12 novembre 2019 et a signé un accord dit de Convention de Base avec le gouvernement guinéen le 9 juin 2020, qui a été approuvé par l’Assemblée Nationale guinéenne le 26 juin 2020. Winning Consortium Simandou Rail (« WCSR ») a signé la Convention d’Infrastructure Ferroviaire pour l’exploitation du minerai de fer de Simandou #1 et #2 avec le gouvernement guinéen le 12 novembre 2020, qui a été approuvée par l’Assemblée Nationale guinéenne le 23 novembre 2020. Le même processus a été appliqué pour Winning Consortium Simandou Port (« WCSP »), signé le même jour du 12 novembre 2020 et également approuvé le 23 novembre 2020.

Parmi les gisements de minerai de fer dans le monde, l’ensemble des gisements de Simandou constitue la plus grande réserve inexploitée de minerai de fer de haute qualité. Les blocs #1 et #2, qui seront développés par WCS, comptent actuellement plus de 1,8 milliard de tonnes de réserves estimées, dont la teneur en fer est de plus de 65,5 %.

1.1 Description du projet en résumé

La construction de l’ensemble du projet prendra environ 5 (cinq) ans. Les opérations d’exploitation minière et de traitement des minerais se dérouleront pendant environ 25 ans au minimum.

Le projet Simandou est un projet minier d’importance mondiale, comprenant :

  • Une mine de fer à ciel ouvert dans la chaîne de montagnes de Simandou, située dans le sud-est du pays à l’est de la ville de Kérouané à environ 600 km de la côte guinéenne, avec une capacité potentielle estimée à 100 millions de tonnes par an.
  • La construction d’un chemin de fer d’environ600 km. Afin d’exploiter le minerai de fer des blocs #1 et #2, WCS s’est engagé, dans le cadre de la convention minière signée avec le gouvernement guinéen, à construire un chemin de fer « transguinéen » d’environ 600km, pour relier la mine de Simandou à la côte guinéenne, et à construire de nouvelles installations portuaires pour exporter le minerai de fer.
  • Pour la première phase, WCS prévoit de construire des installations portuaires dans l’estuaire de la rivière Morébayah, près de Senguelen, dans la préfecture de Forécariah, pour charger le minerai de fer sur des barges, puis le charger sur de grands navires océaniques grâce à ses terminaux de transbordement de grande capacité en mer.
  • Par la suite un nouveau port en eau profonde est prévu en deuxième phase.

La construction des « travaux préliminaires » pour le port, le chemin de fer, les installations d’exploitation minière et de traitement, et les infrastructures associées a commencé début 2021 (principalement les plateformes terrestres, les routes d’accès et l’installation de camps de construction), dont les permis et les approbations des autorités compétentes ont déjà été obtenus.

La carte de localisation du projet Simadou est indiqué dans la Figure 1.

Figure 1 : Tracé du projet proposé, qui montre le terrain et les préfectures

1.2 Promoteur du projet

Winning Consortium Simandou (WCS) est un Consortium créé par les fondateurs de SMB-Winning Consortium, à savoir Winning International Group de Singapour, China Hongqiao Group, et UMS Guinée.

WCS et ses affiliés développeront et exploiteront la mine de fer à ciel ouvert, le chemin de fer, le port et un aéroport. La construction sera réalisée par plusieurs grandes entreprises internationales, dont des sociétés chinoises et des prestataires de services guinéens spécialisés dans l’étude, la conception, la construction ainsi que dans l’exploitation minière et la logistique.

Le projet emploiera plusieurs milliers de personnes pour soutenir le développement des études de faisabilité et les activités connexes. Pendant la phase de construction, des dizaines de milliers de personnes participeront au projet, de façon directe ou indirecte. WCS respectera son engagement de mobiliser et de déployer des ressources et contenus locaux précisés dans la Convention de Base, la Convention d’Infrastructure Ferroviaire et la Convention d’Infrastructure Portuaire.

1.3 Localisation du projet et éléments clés

Orientée nord-sud, la chaîne de montagnes de Simandou s’étend sur 110 km de long, dont 50 km environ se trouvent dans la concession de WCS. La crête de la montagne, qui s’élève brusquement de 300 à 900m au-dessus de la plaine, compte de multiples communautés, villes et villages adjacents aux flancs de la colline et dans les plaines à l’est et à l’ouest.

La plus grande ville et préfecture, Kérouané, est située à côté des rameaux à l’ouest de la chaîne de montagnes. Les deux blocs chevauchent les communes rurales de Kounsankoro, Damaro, Linko et Kérouané. Le projet d’exploitation du minerai de fer dans les blocs #1 et #2 couvre une superficie d’environ 362 km².

Le tracé ferroviaire prévu par WCS traverse 4 régions administratives, 8 préfectures et 23 municipalités (« sous-préfectures »), dont 2 communes urbaines. D’après les études initiales, dans un rayon de 400m autour de la zone d’impact direct sur le plan social ou environnemental, il y a environ 220 villages, dont plusieurs seront déplacés dans le cadre de l’acquisition de terres et la réinstallation. Dans un rayon de 2 km de la zone d’impact indirect (zone d’influence standard proposée du projet), il y a environ 450 localités.

Le projet d’exploitation minière consiste en un enlèvement des stériles (morts-terrains) suivi d’un dynamitage conventionnel pour mener une exploitation à ciel ouvert. Toutefois, à l’exception du concassage et du criblage, aucun traitement ne sera entrepris sur le site au cours de la phase I. Le minerai passera par un concassage primaire, secondaire et tertiaire pour obtenir une granulométrie convenant à la vente directe aux usines sidérurgiques. Le minerai non traité sera transporté et livré par voie ferrée au port de Morébayah.

Un plan préliminaire du site est illustré ci-dessous dans la Figure 2, montrant certains des emplacements d’infrastructures proposés tels que : piste d’atterrissage, concasseurs, barrages, base vie et chargement ferroviaire.

Figure 2 : Schéma actuel du site minier proposé

1.3.1 Port

L’empreinte du futur port fluvial couvre une superficie d’environ 3,45 km², sur la rive gauche de la rivière Morébayah. Cette infrastructure proposée pour la phase I consiste en :

  • Deux postes d’amarrage pour les cargaisons générales avec une installation de déchargement pour les barges, dont une pour la manutention des produits pétroliers ;
  • Quatre postes d’amarrage équipés de chargeurs à portique pour le chargement du minerai de fer sur des barges ;
  • Une boucle ferroviaire qui est le terminal de la ligne ferroviaire pour l’exportation du minerai de fer et l’envoi de fournitures à la mine ;
  • Un parc de stockage pour les cargaisons générales, y compris les matériaux de construction pendant la phase de construction, avec une ligne ferroviaire secondaire pendant la phase d’exploitation pour charger les équipements, les matériaux et les carburants sur les trains qui seront transportés vers la mine de Simandou;
  • Un parc de stockage de minerai de fer équipé de gerbeurs et de récupérateurs ;
  • Des dumpers rotatifs pour décharger les wagons de minerai de fer, reliés à des systèmes de convoyeurs pour la manutention du minerai de fer ;
  • Des bureaux et base vie ;
  • Une station électrique avec des générateurs à combustible lourd ;
  • Système d’approvisionnement et de distribution d’eau douce ;
  • Ateliers d’entretien, de réparation et de soudage ;
  • Entrepôts de pièces de rechange et de consommables ;
  • Une station de traitement des eaux usées et un bassin de décantation ;
  • Une zone de stockage des déchets, qui sera suivie de la construction d’un incinérateur ;
  • Une usine d’oxygène-acetyleine dans la limite du port ;
  • Des tours de téléphonie mobile 4G, nécessaires pour les communications dans la zone portuaire, pour le positionnement des bateaux et pour les communications dans le chenal et le mouillage de transbordement ; et
  • Deux carrières de matériaux de construction : une carrière pour le granite à Senguelen équipée d’une station de concassage, et une carrière pour la latérite à Bamboro.

La voie rurale existante entre la route N4 à Maférinya et le port a été réparée par WCSP. Une route d’accès le long de la voie ferrée sera construite pour relier le port à la route N4 afin de fournir un contournement des communautés ainsi que de la zone urbaine de Maférinya.

Outre les installations terrestres susmentionnées, un chenal fluvial sera dragué pour permettre aux barges et aux navires de se rendre au mouillage de transbordement adapté aux grands navires océaniques.

1.3.2 Chemin de fer

Le chemin de fer commence près du Port Morébaya, se dirige vers l’est jusqu’à Forécariah, puis longe la frontière entre la Guinée et la Sierra Leone, passant par Kelemou, Madina, puis les montagnes Kuru au sud du plateau du Fouta Djallon via le tunnel de Kindia (11,80 km) en passant par la gare de Kassa. Après Kassa, il s’étend vers le nord-est et traverse les montagnes des hauts plateaux par le tunnel de Mamou (8,95 km), longe les contreforts sud des montagnes jusqu’à la gare d’Ouré-Kaba, passe par Tagagna et Liaya, puis la ligne s’éloigne de la frontière. Il continue ensuite en parallèle à la route N1 en direction de l’est et du sud-est, avant de traverser le fleuve Niger et d’être à nouveau en parallèle à la route N1 jusqu’à la gare de Faranah. Après Faranah, la voie ferrée s’étend vers l’est le long de la limite sud du Parc National du Haut Niger, traverse la rivière Mafou, la rivière Niandan et la route N33, passe la gare de Nialinko et longe les montagnes. Il passe ensuite par la gare de Diankoya, traverse la rivière Sonamba au sud de Médina, se dirige vers le sud-est jusqu’à l’ouest du canton de Kérouané où une gare sera établie, traverse la rivière Milo et arrive enfin au pied de la zone minière de Simandou.

1.3.3 Mine

Le projet minier comprendra les éléments suivants :

  • Accès à la mine : l’accès à la mine à ciel ouvert se fera par des routes d’accès qui monteront jusqu’au sommet de la montagne, très probablement sur les côtés est et ouest pendant la construction.
  • La zone d’exploitation pionnière comprendra une ou deux mines à ciel ouvert, utilisant la méthode du dynamitage et de l’excavation pour exploiter les blocs de minerai de fer, avec un transport par camions pour alimenter les stations de concassage principales situées à la périphérie de la mine à ciel ouvert. Des systèmes de convoyeurs transporteront ensuite le minerai en aval jusqu’à l’usine de traitement.
  • Traitement du minerai : le minerai de fer concassé sera transporté de la zone minière à l’usine de traitement du minerai par deux ou trois convoyeurs de surface. Le site de l’installation minière sera situé sur un terrain relativement plat, à proximité de l’installation de chargement des trains au nord-ouest des gisements. Le traitement du minerai consistera en un criblage et un concassage secondaire. Le produit final est constitué de fines et de morceaux de minerai de fer de haute qualité, prêts à être expédiés par voie ferroviaire et maritime.
  • Installations de soutien de la mine : les installations de soutien seront situées à côté du terminal ferroviaire, du côté ouest de la mine. Il s’agit d’un camp minier, d’un atelier d’équipement mobile, d’un stockage de carburant, d’une centrale électrique, d’une centrale à béton, de bureaux administratifs, d’un stockage temporaire du minerai et d’une infrastructure pour la gestion de l’eau.
  • Les roches stériles restants après l’exploitation minière seront stockées dans une fosse de déversement. L’emplacement de la fosse de déversement sera choisi avec soin, en tenant compte des facteurs environnementaux et sécuritaires. Des mesures de préservation appropriées seront déployées pour assurer la stabilité des stocks de stériles et éviter qu’ils soient inondés par de fortes pluies.
  • D’autres installations annexes comprendront un réservoir d’eau, qui sera construit pour maintenir l’approvisionnement en eau douce des installations minières, à la fois pour les besoins de la population et pour des raisons environnementales telles que la suppression de la poussière. D’autres installations diverses nécessaires sont en cours d’évaluation et de conception.
  • Un aéroport à 20 km au nord de Kérouané est prévu pour améliorer le transport et la logistique vers la mine. L’aéroport sera construit en trois phases distinctes. La piste sera initialement en latérite dans la phase 1A, puis sera durcie par le béton dans la phase 1B. Il est prévu de l’étendre à une piste plus longue au cours de la phase 2. La phase 1B comprend la construction des bâtiments et des installations nécessaires au fonctionnement de l’aéroport.

1.4 Normes internationales

1.4.1 Normes de performance de la SFI

WCS s’engage à développer le Projet Simandou en conformité avec les exigences des Principes de l’Équateur (version IV, juin 2020). En conséquence, WCS et le Projet s’engagent à respecter les Normes de Performance (NP) de l’International Finance Corportation (IFC, ou SFI en français), en particulier PS1, PS2, PS4, PS4, PS5 et PS6.

Les normes de performance de la SFI définissent le rôle et les responsabilités d’un projet en matière de gestion de la santé, de la sécurité, de l’environnement et des questions communautaires afin de recevoir et de conserver le soutien des prêteurs participant aux Principes de l’Équateur.

1.4.2 Principes de l’Équateur

Les Principes de l’Équateur sont actuellement utilisés comme référence pour les prêts commerciaux. Les Principes de l’Équateur ont été élaborés pour fournir une approche permettant de déterminer, d’évaluer et de gérer les risques environnementaux et sociaux dans le financement de projets.  La version actuelle, les Principes de l’Équateur IV (PE IV), met davantage l’accent sur i) les considérations relatives aux droits de l’homme dans le cadre de la diligence raisonnable et la reconnaissance du cadre « Protéger, respecter et réparer » des Nations Unies pour les entreprises et les droits de l’homme et des Principes directeurs relatifs aux entreprises et aux droits de l’homme ; ii) fournit une nouvelle série d’exigences pour faire face au changement climatique et à sa gestion adaptative ; et iii) exige un renforcement des exigences en matière de rapports et de transparence.

Le principe 3 du PE sur les normes sociales et environnementales applicables établit les normes de performance de la SFI et les directives du Groupe de la Banque Mondiale en matière d’environnement, de santé et de sécurité (ESS) pour compléter la législation du pays d’accueil comme base de la performance sociale et environnementale.

1.4.3 Politiques d’entreprise de WCS

WCS s’engage à faire en sorte que ses activités dans le monde entier puisse générer un impact sociétal positif global.

Le conseil d’administration de WCS élabore actuellement un Code d’Ethique et de Conduite des Affaires (le « Code ») applicable à tous les employés, dirigeants et administrateurs de la société et de ses filiales (collectivement dénommés « employés » dans le Code) afin de promouvoir une conduite honnête et éthique, une divulgation complète, juste, précise, opportune et compréhensible, et le respect des règles et régulations gouvernementales en vigueur. Il est prévu que le Code et les autres politiques d’entreprise soient adoptés en juillet 2021.

Les politiques d’entreprise de WCS traitent :

  • Politique de durabilité
  • Politique des ressources humaines
  • Code de conduite des fournisseurs
  • Politique anti-corruption et anti-bribery
  • Politique de dénonciation

WCS soutient l’Initiative pour la Transparence des Industries Extractives (ITIE), qui a été créée pour accroître la transparence sur les paiements effectués par les entreprises des industries minières aux gouvernements et aux entités liées aux gouvernements, ainsi que la transparence sur les revenus perçus par ces gouvernements des pays hôtes. La Guinée est membre de l’ITIE depuis 2018.

WCS soutient les droits de l’homme conformément aux Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH) des Nations Unies et aux Principes volontaires sur la sécurité et les droits de l’homme (PVSDH) . Établis en 2000, les PVSDH sont un ensemble de principes destinés à guider les entreprises dans le maintien de la sûreté et de la sécurité de leurs opérations dans un cadre opérationnel qui encourage le respect des droits de l’homme.

Plus de détails sont disponibles sur http://wcsglobal.com/fr/